1 – La collégiale Saint-Etienne

La collégiale Saint-Etienne

L’origine de la collégiale est liée au culte de St-Psalmet. Elle remonte aux XIe et XIIe siècles lorsque l’évêque de Limoges ordonne sa construction sur l’emplacement du tombeau du Saint.

Du style roman au style gothique, elle présente de superbes vitraux datant pour certains du XVIe siècle.

Vitrail représentant Saint-Psalmet avec l’âne et le loup, situé à droite en entrant dans la collégiale

vue aérienne sur la collégiale et la forme circulaire du centre bourg

Pour aller plus loin :

Parmi les objets remarquables de la collégiale se trouve près de la porte d’entrée un bénitier qui porte la date gravée de 1727. C’est un bloc monolithe en serpentine, évidé et posé sur un socle en pierre.
À l’entrée du chœur se trouve une chaire à cuve hexagonale en bois mouluré avec des éléments sculptés en bas-relief, comportant un blason et un abat-son. Cette chaire a été récemment restaurée.
Un christ en bois du XVème est visible à l’entrée de la partie romane.

Le trésor de l’église comporte une croix reliquaire du XIIIème provenant du trésor de Grandmont. En argent doré, elle est ornée de pierres semi-précieuses taillées en cabochons et en intailles. Elle se trouve actuellement au musée des Beaux-arts à Limoges. Elle comporte 3 intailles représentant une Victoire, un guerrier et Aristée donnant à manger à des abeilles. Ces pierres de réemploi sont inspirées de scènes de la mythologie grecque.

Croix reliquaire

Croix reliquaire, intaille: guerrier

Croix reliquaire, intaille: Aristée

Croix reliquaire, intaille: victoire

À l’entrée de la partie romane se trouve un lutrin daté de 1762 et attribué à Bouché : c’est un porte-livre pivotant. Le motif en est un aigle écrasant un serpent. Sur un des côtés du pied, se trouve le blason du chapitre : d’azur un St Etienne revêtu d’une aube d’argent et d’une dalmatique d’or, tenant une palme de même de la main droite.

Dans une niche du collatéral nord, se trouve une piéta en bois polychrome datant du XVIIIème.

Parmi les objets classés de la collégiale Saint-Etienne d’Eymoutiers, le tableau représentant sainte Thérèse d’Avila était parti en restauration voilà quelques lustres. L’arrêté de classement est daté du 4 novembre 1908.
Cette œuvre a été restaurée par l’atelier Tilmant d’Auxy et a regagné la collégiale le 25 novembre 2016. Le tableau a été installé contre le premier pilier de la chapelle nord.

Il s’agit d’une très bonne copie du début du 19è de la toile peinte par Jean-Joseph Taillasson en 1785 pour le Carmel de Limoges où l’original se trouve toujours. D’autres copies sont connues notamment dans les églises de Nieul, Isle et Saint-Victurnien. Celle d’Eymoutiers est la plus aboutie.
La sainte en habits de religieuse croise les mains sur ses bras ; elle dirige son regard vers l’angle supérieur gauche de la toile où apparaît un rayon de lumière.

Sainte Thérèse d’Avila

Au fond de la partie romane, contre le mur du clocher se trouve un orgue inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques à la date du 20 février 1981. Cela concerne le « buffet de l’orgue et sa boiserie de bois sculpté ainsi que les tuyaux d’étain du XVIIe siècle ».

Il a été probablement construit par Marin Carrouge en 1710, maître organier de la ville de Paris. Actuellement seuls subsistent le buffet et le sommier très abîmé. De la mécanique et de la soufflerie, il ne reste rien.

Suivant un acte du 24 avril 1710 reçu par maître Dutour, notaire, plusieurs chanoines donnent une somme importante pour l’achat de l’orgue.

Martin Carrouge, issu d’une lignée d’organiers parisiens était connu et reconnu. C’est donc à une célébrité parisienne que s’adressent les chanoines d’Eymoutiers. L’orgue qui sera livré sera un instrument à clavier unique de48 notes avec 10 jeux et console à l’arrière.

La partie haute du buffet du début du XVIIIe, entièrement en chêne de très grande qualité était en bordure de tribune, entourée par une balustrade à panneaux dans le même style. La façade est constituée de cinq plates-faces. Les pilastres sont ornés de guirlandes de fleurs et de fruits. Amputé et accolé au mur, on retrouve le reste du buffet richement décoré par des sculptures plaquées ou dans la masse. Le bâti central est constitué par une tourelle, encadrée de deux pilastres avec des fleurs. Deux tourelles latérales, elles aussi encadrées par deux pilastres avec motifs végétaux et fleuris terminent l’ensemble finement ciselé.

Après une fine corniche débute l’entablement supérieur avec frise, réplique parfaite par les motifs végétaux et les draperies de celles de l’entablement inférieur. Une large corniche termine l’ensemble.
Sur la tourelle centrale, on retrouve de part et d’autre, deux visages féminins qui font écho aux visages masculins de l’entablement inférieur.

Le couronnement est constitué par une statue qui semble avoir été articulée, encadrée par deux pots à fleurs finement sculptés.

Dessin de l’orgue

Dans le choeur, les appuie-mains des stalles sont sculptés d’animaux, de monstres et de figures humaines. Partons à leur découverte:

Plan des stalles et emplacements des parecloses

COTE  SUD :

1 – Personnage encapuchonné

2 – Trogne d’homme au bonnet plat

3 – Femme lisant un phylactère

4 – Oiseau

5 – Tête d’homme barbu au bonnet à revers

6 – Personnage coupé à la taille, assis devant un récipient

7 – Personnage chevauchant un monstre

8 – Personnage assis coupé à la taille

9 – Diable accroupi

10 – Joueur de cornemuse

11 – Oiseau

12 – Tête d’homme barbu et encapuchonné

13 – Personnage à tête de porc tenant une langue de boeuf

14 – Monstre

15 – Tête d’homme chauve et barbu

COTE  NORD

16 – Tête d’homme casqué

17 – Buste de moine à tête de singe

18 – Caneton

19 – Tête d’hippocampe

20 – Singe jouant de la flûte

21 – Animal assis habillé en paysan

22 – Buste d’animal entravé

23 – Tête de femme

24 – Tête de moine chantant

25 – Centaure

26 – Animal se retournant

27 – Diable accroupi, tête coupée

28 – Moine à tête d’oiseau, prêchant

29 – Chien rongeant un os