23b – Travail à ferrer

LE RETOUR DU TRAVAIL

Un ancien travail à ferrer les gros animaux (vaches, bœufs, chevaux) se trouvait au fond de la place de l’ancienne mairie et appartenait à M. Degabriel, forgeron, maréchal-ferrant. Sa remise en état a été envisagée suite aux travaux de réhabilitation de la place. En très mauvais état, sa restauration s’avérait difficile. Mme Hawthorn de Combas ayant offert à la commune celui qu’elle possédait, il a été possible, avec les deux ensembles de reconstituer un travail ancien. Il est maintenant installé sur la place d’Armes. La repose à son emplacement d’origine a été envisagée, mais son nouveau toit à double pente demandait trop de place et aurait gêné l’accès des riverains.

Pour aller plus loin :

Le maréchal ferrant avait pour mission de ferrer les pieds des chevaux et des bovins. Ce métier, vieux de plus de deux mille ans persiste pour les chevaux mais a semble-t-il disparu pour ce qui concerne les bovins. Le maréchal ferrant ne fait pas que fournir et installer des protections pour les pieds des animaux. C’est un véritable « pédicure » : la corne des pieds des bovins et des chevaux pousse en permanence et s’use naturellement. Quelques fois, comme pour les humains, petites malformations, mauvaise position du pied, usure anormale ou incohérente, l’animal souffre. Intervient alors le maréchal ferrant qui taille, meule, égalise les sabots.

Dans notre région, pour les vaches mises en attelage pour des travaux “occasionnels”, seules les pattes avant étaient ferrées souvent avec un seul fer.

Pour des fermes plus importantes ou des travaux comme le débardage qui justifiaient l’emploi de bœufs, ceux-ci étaient ferrés sur les 4 pattes.

C’est le ferrage des pattes arrières qui mettait l’animal dans des positions plus qu’instables.

On le voit très bien sur les images jointes au texte où aucune patte ne touche le sol. On peut noter mal de variantes selon les régions et les époques.

Les vaches ou les bœufs utilisés pour la traction agricole usaient beaucoup leurs sabots, il était donc nécessaire, pour le confort des bêtes de protéger leurs pieds et de les renforcer par des fers. Un cheval peut tenir sur trois pattes pendant que l’on travaille sur la quatrième. Pour une vache ou un bœuf ce n’est pas possible. Ils ne peuvent pas tenir la position d’appui sur trois pattes assez longtemps pour que l’on puisse agir sur la quatrième.

Travail-min

Pour cela les hommes ont inventé le »travail », sorte de bâti fixe, petite merveille d’adaptation technique pour des gestes ancestraux, destiné à immobiliser l’animal en le soulevant un peu grâce à des sangles passant sous son ventre. La bête ainsi libérée de son poids pouvait supporter cette intervention certes indolore mais souvent traumatisante. Cela évitait les ruades intempestives et permettait à l’officiant de travailler en sécurité et sans blesser l’animal.

Le maréchal ferrant s’intéresse alors successivement à chacune des pattes. Après avoir enlevé les anciens fers, paré la corne pour remettre le pied d’aplomb, il choisit le fer le mieux adapté parmi ceux qu’il a en réserve  mais il doit souvent le retravailler à la forge et le fixer solidement à l’aide de clous spéciaux qui s’enfoncent dans la corne. (Opération totalement indolore pour l’animal)

Pour les chevaux un seul fer par pied souvent fait sur mesure et posé à chaud car il brûle superficiellement la corne (indolore) et s’installe avec précision. Pour les bovins attention !  Deux fers par pied et ne pas confondre pied droit et gauche.

Outre la forge traditionnelle et l’enclume les outils ont des jolis noms : affiloirs, boutoirs, brochoirs, mailloche, tenailles, rénette, et autres tricoises, râpes ou pinces à river…

Le fer en tant que métal protégerait des mauvaises influences et du malheur. On voit également dans sa forme l’initiale du Christ ou le croissant de lune, symbole de fertilité et de chance. Pour porter bonheur, le fer doit être placé les éponges vers le haut : « pour que le bonheur ne tombe pas » !

Voilà pourquoi si on n’a pas de chance: c’est qu’on place les éponges vers le bas……

Le fer à cheval est généralement accroché sur la porte d’entrée, les pointes vers le haut.

  • Protection magique et puissante. Repousse les mauvaises influences et les personnes malveillantes.
  • Favorise les rentrées d’argent, les promotions, l’évolution des personnes et des projets en général.
  • En pendentif, le fer à cheval représente un excellent protecteur contre le mauvais œil en général. Aux Etats-Unis, il est même censé chasser les fantômes, alors que l’Angleterre lui prête le pouvoir d’éviter les cauchemars. Pour augmenter sa puissance, certains superstitieux  n’hésitent pas à l’associer avec d’autres porte-bonheur : trèfle à 4 feuilles, œil bleu (Turquie) etc. Cette pratique était d’ailleurs classique au Moyen-âge, où l’on conjuguait souvent les vertus des objets et symboles magiques.