24 – La gare de tramway

L’ancienne gare du tramway

La Compagnie des Chemins de Fer Départementaux de la Haute-Vienne mit la majorité de ses lignes de tramway en service en 1912 et notamment la 4 entre Limoges et Peyrat-le-Château via Eymoutiers. Cette ligne passait par Saint-Paul-d’Eyjeaux, Saint-Bonnet-Briance, Linards, Châteauneuf-la-Forêt et Neuvic-Entier. Très populaire, il sera familièrement appelé le « tram » par les populations des bourgs desservis.

Pour alimenter son réseau en électricité, elle disposait de l’usine hydraulique de Bussy, sur la Vienne, non loin d’Eymoutiers et d’une autre, à vapeur située à l’Aurence, près de Limoges et qui était surtout utilisée quand la Vienne était trop basse à Eymoutiers. Un barrage de 5 000 m3 en maçonnerie et de 11 mètres de haut fut établi, au-dessous de Couégnas, au lieu-dit Mingonnat. Sa construction, comme celle de l’usine dura de 1910 à 1912.

Ces travaux nécessitèrent une main d’œuvre abondante, souvent étrangère. Les lourdes charges déposées des wagons à la gare d’Eymoutiers, par des engins de levage, étaient acheminées par des fardiers tirés par des bœufs.

Le barrage alimente une usine électrique située au-dessous de Bussy, à l’extrémité d’un canal de dérivation de 1,6 km de long et dont trois parties sont souterraines. Il se prolongeait par une conduite forcée avec une chute de 50 mètres entrainant deux turbines de 1 200 chevaux. L’énergie produite était transportée par une ligne haute tension jusqu’à l’usine de l’Aurence où elle était dispatchée sur tout le réseau.

Des gares furent construites sur le réseau et celle d’Eymoutiers sera bâtie près de celle du chemin de fer Paris-Orléans. Le fronton de ce bel édifice, au-dessus de la porte d’entrée, comporte un œil-de-bœuf surmontant un motif végétal ainsi qu’un blason contenant les lettres CDHV entremêlées.

Sur la ligne 4 circulaient des motrices à boggies, attelées de remorques voyageurs ou marchandises. Les convois étaient souvent mixtes et chaque voiture offrait 21 places assises en seconde et 8 en première classe.

En 1914, il fallait, si tout allait bien, 3 heures 10 pour parcourir les 53 km entre Limoges et Eymoutiers par le tram et 30 minutes supplémentaires pour les 11 km restant encore pour rejoindre Peyrat-le-Château ; soit en comptant le temps des arrêts, une moyenne horaire d’environ 17,6 km !

Il en coûtait, de Limoges à Eymoutiers 3,80 francs en première et 2,45 en seconde. D’Eymoutiers à Peyrat, le prix était de 1 franc en première et 70 centimes en seconde classe.

Celle ligne fonctionna jusqu’après la seconde guerre mondiale et fut arrêtée le 28 février 1949 et démantelée entre 1951 et 1952.