5 – La rue des Ursulines

La rue des Ursulines

Il ne reste à Eymoutiers qu’une maison à encorbellement située au 6, rue des Ursulines, en face de la collégiale. C’est un empiétement à étages sur un mur à pans de bois, qui avance de deux mètres sur la rue. L’encorbellement est porté par deux poteaux de bois soutenant une poutre horizontale dite poitrail. Le plan d’alignement de 1793 montre que les façades voisines présentaient ce même type d’empiétement créant ainsi une sorte de galerie marchande aménagée en bordure de rue au rez-de-chaussée des maisons.

A noter à l’arrière de l’immeuble, la présence d’une alcôve de latrines en appareil de briques et de blocs de granite donnant sur une venelle.

Extrait du plan cadastral napoléonien montrant l’emplacement des encorbellements

La rue des Ursulines au début des années 80.

Vente des matériaux de la tour appelée Porte de ville faite à Villedieu

Aujourd’hui, vingt fructidor an onze (mercredi 7 septembre 1803) de la République française à dix heures du matin, nous maire de la commune d’Eymoutiers, nous étant rendus dans le lieu des séances de la mairie, à neuf heures du matin, pour en exécution de l’arrêté municipal du premier prairial dernier (samedi 21 mai 1803) et de celui du préfet du département du premier messidor dernier (lundi 20 juin 1803) procéder à la vente des matériaux provenant de la vieille tour connue sous le nom de porte de ville située dans l’intérieur de la commune d’après l’affiche que nous avons fait faire le treize de ce mois (mercredi 31 août 1803) aux conditions suivantes : le prix de la vente sera payé comptant ; l’acquéreur de démolir à ses frais et d’avoir enlevé les matériaux et autres décombres avant dix-huit mois en sorte que l’emplacement des portes dites de ville soit net à cette époque. Pendant la démolition il placera les matériaux et décombres de manière que la passage pour les citoyens à pied et à cheval ne soit point obstrué ; il ne démolira pas les jours de foire, marchés et dimanche ; il payera tous les frais qu’occasionnera l’adjudication ; ne sont point compris dans la présente les bois , la tuile qui s’y trouveront et qui demeurent réservés ; si l’adjudicataire n’a pas d’emplacement pour les décombres il pourra les placer dans les lieux ci-dessous indiqués et sous les conditions suivantes : il sera tenu de séparer toute la petite pierre d’avec la terre, il conduira la première sur le chemin depuis le lieu appelé la tour jusqu’à la porte St Psalmet, la placera par tas et de distance en distance, il conduira la terre dans la rivière au lieu appelé les Pourraux et la placera de manière à ne point obstrué le lit de la rivière mais seulement cherchera à combler la profondeur de cet endroit. L’adjudicataire sera tenu en faisant démolir de ne point nuire aux voisins et dans le cas ou par événement il leur occasionnerait du dégât il sera tenu de le faire réparer à ses frais sans qu’à cet égard il puisse avoir aucun recours contre la commune qui se borne à lui vendre ce qui lui appartient.

Avons fait lecture aux citoyens qui s’étaient réunis à ce présent jour lieu et heure, tant de la susdite affiche, conditions de la vente, que les arrêtés du conseil municipal et du préfet ci-dessus narrés, en leur annonçant que nous allions procéder à l’adjudication des matériaux provenant de la porte de ville au plus offrant et dernier enchérisseur et aux charges et conditions ci-dessus.
S’est présenté le citoyen Joseph Lamontre arpenteur habitant d’Eymoutiers qui a porté le prix de l’adjudication à trois cent francs.

S’est aussi présenté le citoyen Léonard Joseph Cramouzaud habitant d’Eymoutiers qui a porté le prix à trois cent soixante francs.

S’est également présenté le citoyen Gauthier Villemoujeanne qui a porté le prix à trois cent quatre-vingt.
S’est de nouveau présenté le citoyen Cramouzaud qui a porté le prix à la somme de quatre cent quatre-vingt francs.

S’est encore présenté le citoyen Gauthier Villemoujeanne qui a porté le prix à cinq cents francs.
S’est aussi présenté le citoyen Léonard Villedieu aubergiste qui a porté le prix de l’adjudication à cinq cent vingt francs et a promis de remplir les charges et conditions ci-dessus.

Après avoir attendu une heure depuis la dernière enchère, aucun des citoyens présents n’ayant voulu surenchérir, nous avons adjugé au dit citoyen Villedieu les matériaux provenant de la tour appelée porte de ville aux charges et conditions ci-dessus énoncées et qu’il a promis de remplir ; et en exécution ( d’une d’icelle ) il nous a tout présentement compté et réalisé la dite somme de cinq cent vingt francs ; que nous avons retiré devers nous et lui avons concédé quittance par ces présentes. De tout quoi nous avons fait et dressé le présent procès-verbal les jours, mois et an ci-contre et le dit Villedieu signé avec nous.
Signatures : Ruben la Condamine et Villedieu

(Archives communales d’Eymoutiers : M1)